Relégation de l’OL : l’incompréhension persistante de John Textor face à la décision de la DNCG

0
2

Malgré la relégation administrative prononcée mardi par la DNCG, la direction de l’Olympique Lyonnais et son controversé propriétaire américain, John Textor, continuent de se dire incapables de comprendre les « motivations » de cette décision, qui pourrait bien précipiter le club en Ligue 2.

Dans un communiqué publié mardi soir à 22h30, le club lyonnais qualifie la décision d’« incompréhensible », mettant en évidence le fossé entre les exigences de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) et la gestion du club au sein du groupe multi-clubs Eagle Football. Déjà sanctionné à titre conservatoire en novembre dernier, l’OL se voit une nouvelle fois lourdement frappé : relégation en Ligue 2, encadrement de la masse salariale et interdiction de recruter.

Pourtant, après plusieurs réunions avec la DNCG et deux années de rapports tendus avec l’instance de contrôle, comment John Textor peut-il encore feindre l’étonnement ? Dès janvier, la DNCG exigeait un apport immédiat de 175 millions d’euros pour écarter le risque de relégation. Le communiqué publié par le club indique qu’un appel sera déposé, mais laisse planer le doute quant à la réalité des engagements financiers annoncés.

Une vente en suspens

Le club affirme avoir renforcé sa trésorerie grâce à des apports en fonds propres et à la vente de ses parts dans Crystal Palace. Or, cette cession n’est pas encore finalisée. Le club londonien a confirmé lundi que la transaction, portant sur 45 % des parts détenues par John Textor, est toujours en cours de validation, notamment par la Premier League.

Cette incertitude a pesé lourd. Les fonds attendus – environ 200 millions d’euros – ne pouvaient être considérés comme garantis au moment de la présentation du budget prévisionnel à la DNCG. Pis, selon L’Équipe, seuls 40 millions d’euros issus de cette vente auraient été proposés comme réinvestissement immédiat dans l’OL.

Des efforts jugés insuffisants

Malgré la vente de Rayan Cherki (36,5 M€ hors bonus), la qualification européenne, la réduction drastique de la masse salariale (avec les départs de Lacazette, Lopes, Caqueret, Tagliafico…), et même un vaste plan de départs volontaires parmi les salariés, la DNCG estime que le club n’a pas suffisamment sécurisé ses finances.

John Textor, pourtant optimiste après la victoire de son club brésilien Botafogo contre le PSG, se disait encore la semaine dernière convaincu que « tout était bon financièrement ». Une confiance qui s’est révélée infondée.

Des signaux d’alerte ignorés

Tout au long de la saison, des alertes ont été lancées : dettes auprès de l’Urssaf, retards de paiement à des fournisseurs, avertissements de la FFF, de l’UEFA et de la FIFA. La DNCG reproche également à Textor d’avoir voulu inclure dans le budget de l’OL des transferts futurs de joueurs de Botafogo vers Nottingham Forest, autre club du groupe Eagle. Or, ces recettes potentielles n’offraient aucune garantie réelle.

Dans un contexte où la dette du club a grimpé de 437 à 541 millions d’euros en six mois, la DNCG a tranché : le risque financier est trop grand pour maintenir l’OL en Ligue 1.

Une institution en péril

Le communiqué du club conclut : « Avec des fonds démontrés et un succès sportif synonyme de qualification européenne, nous ne comprenons sincèrement pas cette décision administrative qui relègue un si grand club français. » Mais ce « grand club », éliminé en quart de finale de Ligue Europa au printemps, se retrouve bel et bien au bord d’un gouffre inédit depuis 37 ans.

L’issue de l’appel déposé par l’OL déterminera si le club pourra conserver sa place dans l’élite ou entamera, dès août, une saison de reconstruction en Ligue 2… voire pire.


LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici