Grand Prix de Belgique | La montée en confiance de Pierre Gasly aux yeux de Flavio Briatore chez Alpine

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Alpine patauge encore et toujours. Dernière au classement des constructeurs, l’écurie française traverse une longue période d’incertitudes à tous les niveaux. Pourtant, elle peut s’appuyer sur une valeur sûre : Pierre Gasly. Ces dernières semaines, le pilote tricolore a largement surperformé, au point de faire douter Flavio Briatore, pourtant réputé inébranlable…

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Alpine, c’est une équipe où la direction change presque aussi souvent que les pilotes. Bien que française de nom, l’écurie survit dans un flou permanent, entre rumeurs et annonces surprises. Il y a environ un mois, on apprenait le départ de Luca De Meo, patron du groupe Renault auquel Alpine est rattachée.

Beaucoup se sont alors demandé si c’était le début d’une ère nouvelle : De Meo avait en effet sollicité le retour de Flavio Briatore pour remettre de l’ordre dans une structure dont les résultats peinent à convaincre. Depuis, l’Italien controversé a repris temporairement les rênes et promet, ici et là, des podiums dès 2026, puis un titre mondial l’année suivante. Une rengaine qui dure depuis le retour de Renault en tant qu’écurie d’usine il y a près de dix ans.

Avec la marque au « A » fléché, difficile de s’y retrouver… Sept directeurs sportifs se sont succédé en cinq ans. Depuis l’arrivée de Briatore, les pilotes sont rapidement soumis à la pression : Franco Colapinto, remplaçant de Jack Doohan après six Grands Prix, voit déjà son avenir s’assombrir.

Le patron d’Enstone a même entamé des discussions avec Toto Wolff pour un possible retour de Valtteri Bottas, tout en envisageant d’emprunter Kimi Antonelli à Mercedes, ainsi que leur moteur et boîte de vitesses. Cela permettrait de ne pas pénaliser George Russell si Wolff parvenait à convaincre Max Verstappen. Une stratégie plutôt astucieuse.

Briatore fera tout pour renforcer l’équipe avec un pilote dont le talent dépasse les limites de la voiture. Mais il semble au moins avoir compris qu’il disposait déjà d’un atout de choix en la personne de Pierre Gasly. À son arrivée, le Français partait de loin : il était alors perçu comme têtu et peu apprécié des pilotes français — demandez donc à Jean Alesi, Sébastien Bourdais ou Franck Montagny…

Le Normand a su gagner la confiance, comme il l’a souvent fait ailleurs, au fil de ce que lui-même décrit comme « la saison la plus difficile de sa carrière ». Au volant d’une monoplace parmi les plus faibles du plateau, dont le développement a été stoppé pour se concentrer sur le règlement 2026, Gasly saisit toutes les opportunités. Qu’il s’agisse des conditions difficiles en Grande-Bretagne (6e), en Espagne (8e) ou à Bahreïn (7e), ses performances sont constantes. Sa présence en Q3 à sept reprises sur douze courses témoigne également de sa capacité à tirer le meilleur parti de sa voiture.

Le regard de Briatore sur Gasly avait déjà évolué à la fin de la saison dernière, quand le Rouennais enchaînait les résultats remarquables. Dans une interview au journal Le Monde en mai, Briatore demandait plus de rigueur à son pilote… tout en le comparant de manière flatteuse : « Pour moi, il y a Verstappen tout en haut, puis Pierre, Charles et quelques autres. La vitesse, tu l’as ou tu ne l’as pas. Pierre l’a. »

Selon son entourage, « Flavio apprécie beaucoup Pierre, tant comme pilote que comme homme. Ils échangent régulièrement, il y a une confiance mutuelle. Sur beaucoup de sujets, Briatore sollicite son avis. » Chez Alpine, Gasly est aujourd’hui une des rares certitudes.

Malgré cela, le dirigeant de 75 ans reste prudent, du moins en public, dans ses propos sur le Français. Par ego ou par habitude, il tempère ses compliments. Lors d’une conférence de presse en Espagne, interrogé deux fois sur la capacité de Gasly à devenir champion si Alpine lui donnait une voiture compétitive, il avait d’abord esquivé avant de répondre : « C’est un peu l’histoire de l’œuf et de la poule. Sans une voiture compétitive, il est difficile d’évaluer le vrai niveau des pilotes. Donnez-lui une bonne voiture, et ensuite on verra. »

Il ne reste plus qu’à patienter pour voir si Gasly pourra enfin décrocher le volant — et les résultats — qu’il mérite.


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