Après avoir décroché la médaille d’argent à Budapest en 2022, puis le bronze à Fukuoka l’année suivante, le nageur originaire de Nouvelle-Calédonie nourrit désormais l’ambition de décrocher l’or sur la discipline phare des Championnats du monde à Singapour : le 100 mètres nage libre, dont la finale aura lieu ce jeudi. Pour y parvenir, il lui faudra livrer la meilleure course de sa carrière, tant la concurrence est déjà très relevée.
Un exploit, voire un miracle, sera nécessaire à Maxime Grousset pour s’imposer. Actuellement cinquième temps des demi-finales, il n’est pas le favori de cette finale. Cependant, il aborde la course avec un plan bien défini et une grande confiance en ses capacités.
Après une déception aux Jeux Olympiques de Paris, Grousset a retrouvé de la force et de la motivation. Il a parfaitement lancé sa compétition en remportant le titre du 50m papillon lundi dernier. Sur le 100m nage libre, le défi est plus grand, mais il a confirmé sa forme en réalisant, mercredi, le deuxième meilleur temps personnel de sa carrière lors des demi-finales.
Le double champion olympique Alain Bernard souligne que Grousset est conscient du niveau de ses adversaires, citant notamment Jack Alexy et David Popovici, qui ont tous deux réalisé des performances historiques en demi-finales. Alors que Alexy a réalisé le quatrième meilleur temps jamais enregistré (46″81) et Popovici le cinquième (46″84), Grousset, lui, n’a jamais réussi à descendre sous les 47″33, son meilleur temps datant de 2024. À Singapour, il a toutefois approché ce record avec un chrono de 47″39.
Selon Bernard, la clé de la finale réside dans la rapidité du premier 50 mètres. Grousset travaille depuis longtemps sur cette stratégie : partir rapidement tout en restant le plus détendu possible. Cette approche lui avait déjà réussi lors des championnats de France à Montpellier en juin, où il avait réalisé le premier 50m le plus rapide de sa carrière (22″41).
Pour comparaison, Jack Alexy a nagé son premier 50m en 22″45 en demi-finales, contre 22″65 pour Grousset. Bernard insiste sur le fait qu’il sera difficile d’atteindre le podium sans un départ fulgurant, rappelant que même des nageurs très rapides comme Popovici doivent passer sous les 22″6 au 50m pour viser un temps final en dessous de 47 secondes. En finale, la compétition sera intense, d’autant plus que Grousset sera légèrement désavantagé, placé dans le couloir numéro 2.
L’élimination de Pan Zhanle, actuel détenteur du record du monde, qui a terminé dixième des demi-finales, est un avantage non négligeable pour le Français. Sa forme actuelle, illustrée par son titre sur le 50m papillon, prouve qu’il est en pleine possession de ses moyens. Bernard ajoute que Grousset a montré sa puissance physique et sa fraîcheur, ce qui devrait lui permettre d’aborder la finale avec sérénité et sans complexe.
Dans ses propres mots, Maxime Grousset rêve de devenir « le roi du monde » en remportant l’or sur l’épreuve reine de la natation mondiale.
