Grand Prix de Hongrie – Pour Max Verstappen, rester chez Red Bull semblait une évidence… mais ça ne l’était pas tant que ça

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Max Verstappen a lâché l’information presque en passant, en zone mixte, au détour d’une question : il prolongera finalement avec Red Bull, au moins pour la saison prochaine. En affichant un air de spontanéité, le quadruple champion du monde et son équipe tentent de faire croire que cette décision est naturelle et évidente. Pourtant, tout laisse penser qu’elle ne l’était pas tant que ça.

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Il faut être naïf, ou débutant, pour croire qu’en Formule 1, un pilote prononce des paroles « spontanées » sans arrière-pensée. Chaque mot est passé au peigne fin, analysé sous tous les angles, car une ambiguïté peut déclencher un scandale, faire capoter un contrat ou semer le trouble dans le paddock. Alors, quand Verstappen annonce sa prolongation avec Red Bull pour 2026, on devine que le moment choisi n’est pas un hasard.

C’est presque en toute discrétion, au milieu d’une longue réponse sur « ces gens qui aiment parler pour ne rien dire », qu’il déclare : « Je pense qu’il est temps de mettre fin aux rumeurs. Pour moi, c’a toujours été une évidence que je resterais. » Si cette évidence est claire pour lui, elle ne l’était pas du tout pour les observateurs. En effet, des négociations avec Mercedes, un transfert dès la saison prochaine, avaient été révélées et confirmées fin juin par George Russell. Quelques jours plus tard, des médias italiens évoquaient même un accord proche.

Ces rumeurs avaient des raisons d’exister. Sa Red Bull ne lui offre plus la domination absolue des dernières années, et Mercedes semble avoir mieux tiré parti de la nouvelle réglementation. Le scénario d’un transfert séduisait donc tout le monde, sauf Verstappen lui-même : « Mon choix numéro un a toujours été de rester, à condition que les bonnes conditions soient réunies », a-t-il insisté.

C’est justement là que se cache la clé : la prolongation dépendait de la réunion de certaines conditions. Ces conditions se sont concrétisées rapidement cet été. Premièrement, Christian Horner, le directeur historique de Red Bull, a été finalement écarté le 9 juillet. Le clan Verstappen, notamment Jos Verstappen, aurait œuvré en coulisses depuis longtemps pour ce départ, jusqu’à une dispute ouverte lors du Grand Prix de Grande-Bretagne, où Jos aurait promis de « continuer à mettre la pression » sur Horner.

Ce départ, officiellement lié à des accusations internes de harcèlement sexuel, a aussi été perçu comme une main tendue vers Max Verstappen, une condition sine qua non pour le convaincre de rester. Deuxièmement, une clause de performance dans le contrat de Verstappen, révélée par Motorsport.com, lui permettait de quitter Red Bull si à la pause estivale il n’était pas dans le top 3 du championnat. Arrivé au Grand Prix de Hongrie avec une avance suffisante sur le 4e George Russell, cette porte de sortie s’est définitivement refermée.

Ainsi, ce n’est peut-être pas uniquement pour se concentrer sur l’amélioration des performances que Verstappen a attendu presque un mois avant de démentir les rumeurs. Sa prolongation n’était pas forcément le consensus général dans l’équipe, comme il l’a dit. Et il a lui-même laissé une phrase ouverte au doute : « Je ne sais pas si ces rumeurs reviendront. Si vous me posez la question l’année prochaine, probablement qu’elles seront de retour. » Son contrat court jusqu’en 2028, mais sa clause de sortie aussi. Une évidence, oui, mais Verstappen garde bien en tête cette possibilité.

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