Malgré la pression exercée par des Néerlandaises acculées, les Françaises ont su renverser une situation difficile lors de leur troisième match de phase de groupes, dimanche, pour signer une troisième victoire consécutive (5-2) et réaliser un sans-faute comptable au premier tour. Si le jeu reste perfectible, notamment en défense, l’équipe de Laurent Bonadei a déjà démontré une vraie solidité mentale.
Elles ont dominé le « groupe de la mort » avec brio, en battant successivement l’Angleterre (2-1), le pays de Galles (4-1) et les Pays-Bas (5-2), terminant ainsi premières de la poule D et se qualifiant pour les quarts de finale de l’Euro. Le dernier match contre les Néerlandaises, championnes d’Europe 2017, a pourtant failli leur échapper, risquant de compromettre un parcours jusque-là parfait.
Menées à la pause (1-2) par des Oranje déterminées, les Bleues se retrouvaient à deux buts d’une élimination prématurée. Une défaite lourde semblait possible, mais elles ont su réagir avec force. Portées par une Delphine Cascarino en grande forme, auteure d’un doublé décisif (64e et 67e), elles ont inversé la tendance pour s’imposer nettement (5-2). « On s’est fait peur, » a reconnu le sélectionneur Laurent Bonadei sur France 2. « À la mi-temps, nous avons ajusté notre tactique, les joueuses se sont remobilisées et ont montré plus d’agressivité. Nous leur avons demandé de prendre des risques, ce qui a payé. »
Cascarino a également souligné la difficulté du match : « C’était très intense. Après une première période compliquée, nous avons tout donné pour revenir. Nous travaillons dur au quotidien, je suis fière de cette équipe. » L’ancienne Lyonnaise a ajouté avec ambition : « J’espère que nous irons loin. Nous avons grandi ensemble, et même lorsque nous sommes menées, nous parvenons à renverser la situation. »
Ce bilan sans faute dans un groupe aussi relevé réjouit Bonadei, qui confie : « Si on m’avait dit cela en décembre, je n’y aurais peut-être pas cru. La cohésion et la solidarité du groupe grandissent avec chaque victoire. »
Les Bleues ont déjà montré leur capacité à surmonter des débuts difficiles. Contre l’Angleterre, elles ont résisté à une ouverture du score refusée à l’adversaire pour un hors-jeu très serré avant de s’imposer (2-1). Face au pays de Galles, malgré une égalisation rapide, elles ont dominé (4-1). Dans chaque rencontre, elles ont su faire preuve de résilience.
Sous la direction calme et pertinente de Bonadei, qui gère le groupe avec sérieux, l’équipe de France révèle une force mentale nouvelle. La rotation des joueuses est bien maîtrisée, chaque joueuse se sent impliquée. Le trio offensif, stable contre l’Angleterre et les Pays-Bas, a été remplacé avec succès face au pays de Galles, tandis que la charnière défensive Alice Sombath – Thiniba Samoura, appelée à remplacer Maëlle Lakrar et Griedge Mbock diminuées, a répondu présente malgré quelques imperfections.
Place désormais au quart de finale, un match à élimination directe, qui s’annonce comme un vrai défi pour ces Bleues souvent éliminées à ce stade et toujours en quête d’une première médaille. « L’Allemagne, huit fois championne d’Europe, est un adversaire de taille et la favorite, » a rappelé Bonadei, dont l’équipe vient d’enchaîner onze succès consécutifs. « Nous donnerons tout, avec un esprit de challenger et beaucoup d’ambition. C’est cette même équipe qui nous avait éliminées en demi-finales lors de la dernière édition (1-2). Qu’un goût de revanche nous pousse, ce sera une bonne motivation. »