Damien Comolli, nouveau pilier de la Juventus, impose sa rigueur et son autorité

0
9

Depuis sa nomination en juin dernier en tant que directeur général de la Juventus Turin, Damien Comolli, ancien président du TFC, s’active sans relâche. En à peine deux mois, le dirigeant français s’est retrouvé confronté à de nombreux dossiers délicats, notamment concernant le mercato. Ferme et déterminé, il n’hésite pas à prendre des décisions parfois contestées.

Publicité

Pour beaucoup, Comolli était encore un inconnu ou seulement un nom. Giorgio Chiellini, désormais directeur de la stratégie footballistique à la Juventus, témoigne d’ailleurs d’une première rencontre inattendue en mars dernier lors d’une réunion UEFA. « Nous avons beaucoup échangé sans savoir que nous allions bientôt travailler ensemble », confie-t-il.

Arrivé début juin dans ce club historique, fort de ses 36 titres de champion d’Italie et deux Ligues des champions, Comolli découvre une « Vieille Dame » fragilisée. La dernière saison, marquée par une 4e place en Serie A et le limogeage de Thiago Motta remplacé par Igor Tudor, témoigne des difficultés récentes.

Fort de ses expériences au poste de directeur sportif à Saint-Étienne, Liverpool ou Fenerbahçe, et après avoir dirigé le Téfécé racheté par RedBird Capital Partners, Comolli a vite pris la mesure de sa mission. Son bureau débordait de dossiers, mais son enthousiasme reste intact.

« Je suis ravi de ce nouveau chapitre, j’ai toujours admiré ce club », déclarait-il à sa présentation officielle. « Mon objectif est clair : gagner toutes les compétitions où la Juventus est engagée. Porter ce maillot, c’est toujours viser la victoire. »

S’il est souvent présenté comme un homme de données, Comolli met en avant une approche mêlant chiffres et dimension humaine. « Les datas sont essentielles, elles nous aident à affiner notre stratégie, mais je ne suis pas qu’un simple technicien », précise-t-il. Une vision partagée par Chiellini, qui loue son équilibre entre analyse statistique et présence humaine. Avec François Modesto, autre Français arrivé grâce à Comolli, le club piémontais parle désormais aussi français dans ses couloirs.

Malgré son dynamisme, Comolli doit encore régler plusieurs dossiers épineux, à commencer par celui de Dusan Vlahovic. En fin de contrat l’année prochaine, l’attaquant est un poids salarial (12 millions nets par an) pour la Juve. Que faire : rompre son contrat ou tenter un transfert ? Toutes les options sont étudiées, mais le club refuse de céder aux exigences financières démesurées de son agent.

Autre casse-tête : les 150 millions dépensés il y a un an pour trois recrues – Koopmeiners, Gonzalez, Luiz – qui n’ont pas convaincu. Douglas Luiz a même manqué la reprise, sanctionné par une amende. « Il a manqué de respect à l’institution », a fustigé Comolli.

Enfin, le dossier Timothy Weah fait des vagues. Le joueur souhaite rejoindre l’OM, qui propose un prêt avec option d’achat à 15 millions d’euros, mais Comolli reste ferme sur une indemnité proche de 20 millions. Il continue à sonder le marché anglais, tout en refusant une offre qu’il juge insuffisante. Ce choix a provoqué la colère du représentant du joueur, qui accuse indirectement le dirigeant français de méthodes archaïques. Comolli, lui, maintient sa ligne, soutenu par la direction qui lui a confié les rênes sportives du club.

La Juventus, toujours prisonnière de son passé récent, tente de redresser la barre. Seules deux recrues notables ont rejoint l’effectif : Jonathan David, libre de tout contrat, et Francisco Conceição, acheté 30 millions après un prêt convaincant. Pour le reste, de nombreuses obligations d’achat ont été levées, ce qui limite la marge de manœuvre financière. Dans ce contexte, la patience et la rigueur de Comolli seront déterminantes.

Comme l’écrit La Gazzetta dello Sport, la Juve semble encore « prise en otage par elle-même », et le défi de Comolli est de trouver rapidement des solutions. « Le club a un potentiel énorme », affirme le Français, « je n’ai trouvé une telle attractivité que Liverpool. Nous voulons revenir au sommet, avec de solides bases. »

Il ne promet pas de succès immédiat, mais travaille à bâtir un avenir gagnant pour la Juventus. Un challenge immense, à la hauteur de l’homme.


LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici