Selma Bacha, cadre d’une équipe de France rajeunie, n’a pourtant pas participé à la séance de tirs au but fatale face à l’Allemagne. Après le match, la joueuse de Lyon s’est expliquée lors d’une zone mixte maladroite où elle a vivement critiqué les Allemandes, estimant qu’elles ne méritaient pas leur qualification. Consciente de la polémique suscitée, elle est revenue sur ses propos dimanche via ses réseaux sociaux.
Maladroite sur le terrain et dans ses déclarations, Selma Bacha a vécu une soirée difficile samedi. Face à l’Allemagne, la latérale gauche lyonnaise a montré des signes d’imprécision, notamment sur coups de pied arrêtés, et a concédé un penalty. Sa prestation a été en-deçà de ce qu’on lui connaît habituellement. Lorsque la qualification s’est jouée aux tirs au but, la joueuse aux cinquante sélections a choisi de ne pas participer.
Interrogée en zone mixte sur sa décision, elle a répondu : « Vu qu’elles étaient 10, nous devions aussi être 10. J’ai pris la responsabilité de me retirer. J’étais déterminée, mais je dois prendre mes responsabilités. Je suis un leader, donc je me retire, je croyais en elles et j’y crois toujours. » Une attitude qui a surpris, certains y voyant une conception étrange du leadership.
Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais et figure du football féminin français, a critiqué « quelques attitudes qui interpellent » durant la séance des tirs au but, sous-entendant peut-être ce choix de Bacha.
Mais c’est surtout la suite de ses propos qui a enflammé les débats. Très dure envers l’équipe allemande, Bacha a déclaré : « Elles n’ont rien proposé, elles ont bien défendu… Elles ont été agressives, mais on les a dominées de A à Z. Elles sont qualifiées, et je suis désolée de le dire, mais ce n’est même pas mérité… Sauf qu’elles sont en demies. »
Le dimanche, après un temps de réflexion, elle a tempéré ses propos sur ses réseaux sociaux, reconnaissant que la déception avait altéré son jugement : « À chaud, après un match comme celui-là, les mots dépassent parfois la pensée. L’émotion prend toute la place, et la lucidité manque. Depuis j’ai pris du recul. »
Malgré la polémique et les critiques, Bacha a refusé d’entrer dans le jeu des attaques : « Je n’ai pas de réponse à donner à la méchanceté. Je préfère garder en tête les messages de respect et de soutien. »
L’équipe de France, quant à elle, bute encore sur ses limites et peine à franchir un plafond de verre. Pour Bacha et ses coéquipières, il est maintenant temps de tirer les leçons de cette élimination.
