Le plafond de verre reste infranchissable pour les Bleues
Si l’équipe de France féminine espérait enfin prendre sa revanche sur l’Allemagne, elle a de nouveau buté sur son rival samedi en quart de finale de l’Euro 2025 (1-1, 5-6 aux tirs au but), malgré une supériorité numérique durant plus de 110 minutes. Lors des dix derniers tournois internationaux, les Tricolores ont ainsi échoué à huit reprises au stade des quarts de finale, confirmant une malédiction qui pèse lourd.
Jean-Michel Aulas, vice-président de la FFF, présent à Bâle pour la rencontre, se montre à la fois lucide et critique. S’il souligne les satisfactions observées lors des trois premiers matchs, il avoue un sentiment d’échec. « C’est un échec pour moi, pour nous tous, c’est évident », confie-t-il à L’Équipe au lendemain de la défaite. Il déplore aussi certaines « attitudes qui interpellent », notamment lors de la séance des tirs au but, « souvent source d’incertitudes ».
Pour Aulas, le groupe a manqué d’humilité à certains moments clés. « Après avoir ouvert le score, personne ne pensait qu’on allait perdre. Même à 11 contre 11, on était persuadés de l’emporter, alors à 11 contre 10 et en menant 1-0, on ne voyait pas comment on aurait pu s’incliner. »
Du côté des joueuses, la déception est palpable. Selma Bacha, visiblement touchée, n’a pas caché son esprit combatif, avouant être une « mauvaise perdante ». « Je suis forcément déçue, on voulait montrer de la détermination », a-t-elle déclaré en zone mixte. « Elles ont fait un match exceptionnel en jouant à dix, on a eu deux buts refusés pour hors-jeu, une barre transversale, et aux penalties, c’est toujours un coup de chance. Je n’ai pas de mots, c’est la fin de l’aventure… Elles n’ont rien proposé, elles ont juste défendu, ce n’est même pas mérité. »
Pour le sélectionneur Laurent Bonadei, « la déception et la tristesse sont grandes pour ces filles qui ont tout donné ». Malgré l’ouverture du score dans un contexte favorable, l’adversaire allemand a fait preuve d’un courage remarquable. Le coach français a également évoqué la jeunesse d’Alice Sombath, auteur du dernier tir au but manqué, rappelant que « les tirs au but sont toujours difficiles à gérer, surtout pour une jeune joueuse qui continue d’apprendre ». Il n’a pas manqué de féliciter l’équipe allemande, « qui a mérité sa qualification ».
Cette nouvelle désillusion invite les Bleues à tirer des leçons pour l’avenir. Leur prochaine échéance sera le Final 4 de la Ligue des nations en octobre, où elles affronteront à nouveau l’Allemagne en demi-finale (24 et 28 octobre). La seule victoire officielle des Françaises face aux Allemandes reste celle obtenue en Ligue des nations, en 2024 à Lyon (2-1), un motif d’espoir malgré les blessures encore à panser.
