Coup dur sur le triangle arrière tricolore, avant le premier test du XV de France face à la Nouvelle-Zélande, samedi (9h05 heure française) : les ailiers Gabin Villière et Tom Spring n’ont pas pu s’entraîner ce lundi matin. L’arrière Cheikh Tiberghien a lui dû quitter la séance.
Il était déjà tombé sur cette équipe de France un grain aussi soudain que de courte durée. Face au vent qui venait de se réveiller de mauvais poil, ce lundi à Auckland, il avait fallu stabiliser à la main les tubulaires soutenant la tente de fortune qui abritait les ordinateurs du staff. Et puis le zef a cessé, le ciel a tourné au bleu pur et la pluie n’est plus revenue pendant cette matinée d’entraînement au King’s college, splendide campus tout vert d’herbe et rouge de briques. Mais vers 13 heures, heure locale, une autre mauvaise nouvelle tomba sur Fabien Galthié et ses lieutenants qui regardèrent tous d’un même oeil inquiet Cheikh Tiberghien quitter la séance en se tenant l’arrière de la cuisse droite.
Ça ne sentait pas bon, d’autant que l’arrière de l’Aviron Bayonnais, pressenti pour occuper le poste samedi à l’occasion du premier test face aux All Blacks à Dunedin (9h05, heure française), s’en allait rejoindre un coin infirmerie déjà bien fourni. Assis sur des chaises en plastique, sous la tente qui avait résisté aux bourrasques, Gabin Villière et Tom Spring se serrèrent pour faire un peu de place au nouvel arrivant.
Un quinze de départ à repenser ?
Ni l’ailier toulonnais, qui s’est bloqué le dos pendant une séance de musculation, ni l’ailier bayonnais, dont la nature du problème n’avait pas filtré, n’ont participé à la séance du jour. Tant et si bien (ou si mal) qu’à cinq jours du premier test, le triangle arrière du quinze de France avait du plomb dans les ailes. S’il devait y laisser l’espoir d’une toute première sélection, le coup serait rude pour Tiberghien, qui avait déjà dû renoncer à la demi-finale de Top 14 perdue face à Toulouse (39-24), le 20 juin. Comme lui, Villière semblait destiné à commencer à Dunedin avec les titulaires. « On gère des bobos physiques qui font partie de notre gestion habituelle, indiquait Laurent Sempéré, un des entraîneurs des avants. Il y a eu des alertes pendant cet entraînement mais je n’ai pas encore d’avis médical pour vous en dire plus. »
Il a donc fallu s’adapter pour finir cette séance jouée à un gros rythme, et il faudra de nouveau le faire en vue du test numéro 1 à Dunedin puisque les renforts attendus sur place (Léo Barré, Pierre-Louis Barassi, Nicolas Depoortere entre autres) ne fouleront pas le bout du monde avant mercredi matin. Si on s’en tient au bon sens et aux horloges biologiques de l’être humain, ils ne pourront pas être intégrés en si peu de temps. Pour terminer la séance, plusieurs combinaisons ont été testées, avec Léo Berdeu ou Théo Attissogbe à l’arrière, avec Killian Tixeront au centre et Émilien Gailleton à l’aile.
« On avait étudié en amont la polyvalence de Killian et on l’a utilisée en direct la semaine dernière à Twickenham (le Clermontois avait dépanné au centre face aux Anglais), poursuit Sempéré. Ça fait partie des options. On l’avait aussi vu avec Oscar Jegou pendant le dernier Tournoi des 6 nations. On sait les risques accrus avec à la fois le changement de climat et le décalage horaire de dix heures, mais aussi avec le fait que ces garçons viennent d’enchaîner dix mois de rugby. On est super attentifs, on s’est préparé avec des spécialistes du sommeil mais si on travaille uniquement sur la fraîcheur, ça ne nous permettra pas de rivaliser avec ce qui nous attend samedi. Parce que ça va taper très fort dans les zones d’affrontement. Vous avez vu la séance qu’on vient de faire ? Voilà. Voilà pourquoi on a mis cette intensité. On en avait déjà fait une comme ça avant de s’envoler. »
Autre enseignement de la séance du jour, le pilier gauche de l’USAP Giorgi Beria semble avoir repris la main pour attaquer la tournée en tant que titulaire, repassant devant Baptiste Erdocio. Ce lundi après-midi, pour se changer les idées, le groupe avait un rendez-vous important avec la culture maorie, dans un marae, un de ces lieux de prière fascinants.