Jannik Sinner, l’homme calme qui tranche sans hésiter

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Sur les courts, Jannik Sinner affiche une sérénité et une maîtrise impressionnantes. Pourtant, ces derniers mois, le numéro un mondial a traversé de nombreuses turbulences en coulisses, le poussant à prendre des décisions tranchées. Peu avant Wimbledon, l’Italien s’est séparé de deux membres de son staff, et il a agi de même après un test antidopage positif, avec une fermeté remarquable.

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Malgré son statut de champion de tennis brillant, Sinner ne correspond pas au profil de ceux qui alimentent les médias par des déclarations chocs ou des emportements sur le terrain. Il reste toujours maître de lui, évitant les polémiques. Les attaques répétées de Nick Kyrgios à son encontre ? Il les ignore. Les critiques de sa compatriote Federica Pellegrini sur la gestion de son contrôle positif au clostebol ? Il ne répond pas. Cette retenue est sa marque de fabrique, au grand bénéfice de sa carrière.

Mais ne vous y trompez pas : loin des caméras, Sinner sait se montrer ferme quand la situation l’exige. Après son contrôle antidopage positif en mars 2024, lors du Masters 1000 d’Indian Wells, il a décidé de se séparer d’Umberto Ferrara, son préparateur physique, et de Giacomo Naldi, son physiothérapeute, impliqués dans un massage ayant provoqué cette affaire. Pour lui, l’exigence est la même envers son équipe qu’envers lui-même. « J’étais très fragile après ce qui s’est passé, j’ai beaucoup appris sur le plan humain », confiait-il à l’époque, visiblement marqué par cet épisode.

Ferrara avait tenté de se défendre en expliquant que le spray incriminé, interdit, lui avait été prescrit pour une pathologie chronique, et qu’il avait mis en garde Naldi quant à son usage. Mais les explications n’ont pas suffi à restaurer la confiance. La rupture était inévitable, même si elle lui a coûté trois mois d’absence sur le circuit. Sa réputation, elle, a été sérieusement affectée.

Quelques semaines après sa défaite en finale de Roland-Garros contre Carlos Alcaraz, Sinner a de nouveau fait un choix radical. Sans toucher à ses deux coachs, Simone Vagnozzi et Darren Cahill, il a décidé de remercier le préparateur physique Marco Panichi et le physiothérapeute Ulises Badio, pourtant expérimentés et venus de l’équipe de Novak Djokovic. Ce choix, surprenant par son timing, s’inscrit dans sa volonté d’évoluer avec un staff en lequel il ait une totale confiance.

« Rien de majeur ne s’est passé », a-t-il assuré en conférence de presse, expliquant vouloir « quelque chose de différent » et soulignant que la confiance était la priorité dans ses collaborations. Sinner a comparé sa démarche à celle de son père en cuisine, où la bonne entente est essentielle. Pour l’instant, il ne cherche pas de remplaçants, préférant se concentrer sur ses objectifs sportifs.

Avant Wimbledon, il affirmait ne pas craindre les conséquences de ces changements. Il avait raison : malgré un staff réduit, il a su s’imposer dans le temple du tennis, confirmant qu’au-delà de sa tranquillité apparente, Jannik Sinner est un compétiteur qui tranche dans le vif quand cela est nécessaire.

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