Il y a la Premier League, et puis il y a les autres. Cet été, le championnat anglais a une nouvelle fois franchi la barre symbolique des 2 milliards d’euros dépensés lors du mercato estival, un montant qui se rapproche quasiment de la somme cumulée des transferts réalisés par la Serie A, la Liga, la Bundesliga et la Ligue 1 réunies. Cet écart financier grandissant s’explique en partie par les recettes colossales générées par les droits TV, mais pas seulement.
Des joueurs comme Florian Wirtz, Hugo Ekitiké ou Bryan Mbeumo illustrent parfaitement la domination du championnat anglais sur le marché des transferts.
Depuis plusieurs saisons, la Premier League dépasse régulièrement les 2 milliards d’euros de dépenses lors de la fenêtre estivale. Cette quatrième saison consécutive ne fait pas exception. À la mi-journée du 31 juillet 2025, le total dépensé par les clubs anglais s’élevait déjà à 2,01 milliards d’euros. À titre de comparaison, la somme cumulée des transferts dans les quatre autres grands championnats européens – Italie (747,31 millions), Allemagne (552,5 millions), Espagne (456,30 millions) et France (277,36 millions) – atteignait seulement 2,03 milliards d’euros, selon Transfermarkt.com.
Ce fossé financier entre la Premier League et les autres championnats ne cesse de se creuser. Depuis l’été 2003, l’Angleterre est quasiment toujours en tête des dépenses estivales, à une exception près en 2011-2012, où la Serie A avait légèrement dominé. Sur les trois dernières saisons, la tendance s’est encore accentuée, avec un record historique à 2,8 milliards d’euros durant l’été 2023.
L’impact des droits TV se fait particulièrement ressentir. Le nouveau contrat signé pour la période 2025-2029 garantit à la Premier League 7 milliards d’euros, soit près de 2 milliards par saison, une augmentation de 4 % par rapport au précédent accord. Ce chiffre écrase largement ceux des autres grands championnats : la Bundesliga perçoit environ 1,12 milliard par saison, la Liga 990 millions, la Serie A 900 millions et la Ligue 1 à peine 500 millions.
Cette manne financière attire encore plus d’investissements. Liverpool, par exemple, a dépensé 308 millions d’euros cet été, le club anglais le plus actif sur ce mercato. Sunderland, promu cette saison, se classe déjà neuvième en termes de dépenses avec 130,9 millions d’euros, illustrant l’ampleur de l’écart avec les autres championnats.
Au total, la Premier League affiche un solde négatif de près de 912 millions d’euros sur ce mercato, alors que la Serie A perd environ 76 millions, la Liga 9,5 millions, et que la Bundesliga et la Ligue 1 sont en excédent (respectivement +9,5 et +165 millions). La Ligue 1 doit limiter ses dépenses en raison de ses revenus plus modestes, en particulier liés aux droits TV.
Cette puissance économique se traduit aussi sur le plan sportif : la saison dernière, Tottenham a remporté la Ligue Europa lors d’une finale 100% anglaise contre Manchester United, tandis que Chelsea a décroché la Ligue Europa et le Mondial des Clubs. Seul un PSG exceptionnel a réussi à empêcher la domination anglaise de s’étendre à la Ligue des Champions.