Mike Maignan portera pour la première fois le brassard de capitaine de l’équipe de France ce lundi lors du match en Islande, en l’absence de Kylian Mbappé et d’Aurélien Tchouaméni. Un choix qui ne surprend pas vraiment au regard du leadership naturel du gardien, déjà capitaine à l’AC Milan. Mais il permet aussi de revenir sur un épisode marquant d’il y a un an, lorsqu’il avait exprimé son mécontentement après une prestation décevante des Bleus.
À 30 ans et après 35 sélections, ce sera donc une grande première pour Maignan. Si certains peuvent voir cette nomination comme symbolique, il n’en reste pas moins qu’endosser le rôle de capitaine avec l’équipe nationale est toujours un moment particulier, même pour un joueur expérimenté. Didier Deschamps salue la légitimité de cette décision : « C’est un leader. Il a cette capacité », souligne-t-il. « C’est un grand compétiteur et un bourreau de travail, parfois un peu trop à mon goût. Il est très mature et possède un vrai sens du leadership. »
Le souvenir d’un coup de gueule
Cette nomination évoque forcément le souvenir de septembre 2024, après la défaite 1-3 face à l’Italie à Paris. Très remonté contre certains comportements dans le vestiaire, Maignan avait dénoncé des « attitudes indolentes », pointant du doigt notamment Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, alors encore international. Lors du rassemblement suivant, l’intérim du capitanat avait été confié à Tchouaméni, tandis que des tensions entre Maignan et Mbappé avaient été relayées par la presse, notamment autour de replis défensifs jugés insuffisants. L’Équipe notait alors que leurs personnalités, très différentes, rendaient délicate une cohabitation dans ce rôle de responsabilité.
Une transition assumée
Depuis, Maignan n’a jamais laissé transparaître la moindre frustration. À l’occasion de sa première mission comme capitaine par intérim, il a clairement mis cette histoire derrière lui : « Le capitaine de l’équipe, c’est Kylian. C’est le coach qui décide. Il n’y a jamais eu de réaction particulière de notre part. Nous sommes entièrement derrière les choix du coach et du capitaine », a-t-il rappelé en conférence de presse.
Surnommé « Magic Mike » par ses coéquipiers, le gardien milanais n’a pas besoin du brassard pour s’imposer comme leader. Avec sa voix forte et son charisme, il sait se faire entendre, surtout dans les moments délicats. « Mike prend énormément la parole, et pas quand ça se passe bien, c’est quand ça va mal qu’il sait dire les choses », confiait Ibrahima Konaté en 2024. « Il a beaucoup de charisme, c’est un leader naturel, quand il parle tout le monde écoute », ajoutait Tchouaméni.
Même à Milan, où sa parole est plus discrète en public, Maignan demeure le patron du vestiaire. L’expérience de lundi ne changera rien à sa manière de fonctionner : « Je n’ai rien à changer. Je vais faire ce que je sais faire », conclut-il. Avec ou sans brassard, l’Aigle de Milan reste un leader incontesté des Bleus.




