Sans Kylian Mbappé, sorti sur blessure face à l’Azerbaïdjan vendredi dernier et déjà rentré à Madrid, l’équipe de France doit repenser son animation offensive avant d’affronter l’Islande ce lundi soir (20h45). Un défi de taille pour Didier Deschamps et son staff, mais aussi une opportunité exceptionnelle pour les joueurs moins expérimentés de se montrer.
Comme pour les buts selon la fameuse « théorie du ketchup » de Cristiano Ronaldo, les blessures semblent parfois arriver toutes en même temps. Cette fois, c’est le secteur offensif qui est touché : Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Bradley Barcola, Marcus Thuram, Rayan Cherki, Randal Kolo Muani et Kylian Mbappé sont tous indisponibles. « Quand il y a des blessures, c’est souvent sur la même ligne. Cette fois, ça touche le domaine offensif », a confié Deschamps à Téléfoot, entre fatalisme et résignation.
Le sélectionneur n’a pas le luxe de s’attarder sur les regrets. Depuis la sortie prématurée de Mbappé vendredi, il doit reconstruire presque entièrement l’attaque, jusqu’ici centrée autour de sa star. Les chiffres montrent bien l’impact de l’attaquant : sans lui, l’équipe tire en moyenne 14,75 fois par match (contre 21,1 avec lui) et cadre 5,25 tirs (contre 7,4). En 2025, Mbappé a été impliqué sur neuf de ses quinze buts entre Ligue des Nations et qualifications pour le Mondial.
Face à ce vide, Didier Deschamps ne peut compter que sur quelques cadres expérimentés comme Kingsley Coman (60 sélections). Les autres, jeunes ou moins expérimentés, devront prendre leurs responsabilités : Akliouche, Ekitike, Mateta, Nkunku et Thauvin, de retour, mais avec peu de matches en équipe A. L’attaque devrait logiquement être dirigée par Michael Olise, onze sélections au compteur, dont une dernière apparition ratée contre l’Azerbaïdjan. « Je m’adapte, il y a d’autres joueurs qui sont là et en qui j’ai confiance », a affirmé le sélectionneur, mais la tâche s’annonce ardue.
Pour ces joueurs, l’enjeu dépasse le simple match contre l’Islande. Pour Jean-Philippe Mateta, appelé suite aux absences, c’est peut-être l’opportunité de sa carrière : s’imposer comme une alternative crédible au poste de numéro 9. Mais la concurrence est rude, avec Hugo Ekitike et Christopher Nkunku également en quête de confirmation. Même Maghnes Akliouche devra convaincre pour s’ancrer durablement dans le groupe. Et tout cela sans le soutien d’un Mbappé capable de prendre le jeu à son compte pour débloquer une attaque en difficulté.
À Reykjavik, ce lundi soir, il y aura donc autant à gagner qu’à perdre. Mais les enjeux personnels ne doivent pas paralyser ces seconds couteaux : une victoire permettrait à la France de valider une qualification directe pour la Coupe du monde 2026 et d’aborder les prochaines rencontres plus sereinement, avec moins de pression. C’est dans ces moments que les joueurs en quête de reconnaissance peuvent vraiment briller. Toutes les cartes sont désormais entre leurs mains.




