Malgré un début parfait sous la houlette de Gennaro Gattuso avec trois victoires en autant de matchs, l’Italie se prépare à une nouvelle étape cruciale dans sa quête pour la Coupe du monde 2026. Une victoire contre Israël ce mardi soir (20h45) permettrait aux Azzurri de valider leur place en barrages, mais la route reste semée d’embûches, et les fantômes du passé sont encore présents.
Jamais, dans l’histoire de la Coupe du monde, une nation arborant une étoile sur son maillot n’a manqué plus de deux éditions consécutives. Du Brésil à l’Allemagne, en passant par l’Argentine et la France, les absences prolongées restent l’exception. Et pourtant, l’Italie, quadruple championne du monde, absente en Russie (2018) puis au Qatar (2022), pourrait devenir la première à échouer à se qualifier pendant douze ans. Depuis la victoire en finale face à la France en 2006 à Berlin, les Azzurri n’ont plus atteint une phase finale. Deux éliminations dès la phase de groupes et deux absences : le bilan est inquiétant. La faute, notamment, à une lourde défaite 0-3 en Norvège qui a quasiment scellé le destin du groupe I.
Un renouveau sous Gattuso
Après cette débâcle, tout a changé : le sélectionneur, avec l’arrivée de Gennaro Gattuso pour remplacer Luciano Spalletti, et l’équipe, avec de nouvelles recrues comme le jeune Pio Esposito et des buteurs en forme tels que Kean et Retegui. Le rendement s’est également amélioré : Gianluigi Donnarumma et ses coéquipiers ont aligné trois victoires consécutives, inscrivant treize buts, dont une victoire spectaculaire mais cruciale 5-4 contre Israël, match qui pourrait déterminer leur passage en barrages.
Cependant, la première place semble hors de portée. La Norvège, menée par Erling Haaland, domine le groupe avec 18 points et une différence de buts de +26 contre +7 pour l’Italie. Même un sans-faute lors des trois derniers matchs, y compris la rencontre décisive contre la Norvège le 16 novembre à San Siro, ne suffirait probablement pas pour une qualification directe.
Les barrages : un mot devenu tabou
Pour Gattuso, l’objectif est désormais clair : assurer la deuxième place, synonyme de barrages. Un mot qui reste douloureux en Italie, marqué par les humiliations face à la Suède en 2017 et à la Macédoine du Nord il y a trois ans. Dans l’histoire, la Nazionale n’a remporté qu’un seul barrage sur trois disputés : celui de 1997 face à la Russie. Aujourd’hui, l’enjeu n’est plus de gagner un Mondial, mais simplement d’y participer.
Sandro Tonali résume l’état d’esprit actuel : « On avait parfois l’impression que le ballon pesait 50 kilos », en évoquant les rendez-vous manqués. Le milieu de terrain souligne également l’impact positif de Gattuso : « Il nous fait travailler dur, mais avec plaisir, ce qui est essentiel. Il a redonné confiance, estime et conviction à cette équipe ». La presse italienne confirme ce renouveau : « L’Italie retrouve son caractère et son cœur », note La Gazzetta dello Sport. « En jouant ainsi, nous pouvons y croire », complète Tuttosport.
Une mission nationale
Gattuso a rapidement compris que la préparation mentale était essentielle : « Il faut entrer dans la tête des joueurs et transmettre du positif. La tactique ou la technique ne sont pas les plus importantes. » Son objectif est de ramener l’enthousiasme et de préparer l’Italie à disputer un Mondial. Pour son prédécesseur Spalletti, aucun doute : « La Nazionale ira au Mondial, c’est certain. Les joueurs sont forts et Gattuso a trouvé la bonne ossature. Cette équipe peut devenir solide. »
Depuis sa nomination, Gattuso parcourt l’Italie pour renforcer le dialogue avec les clubs de Serie A et faire du passage à la sélection une priorité nationale. L’enjeu est énorme : manquer un nouveau Mondial aurait des conséquences sportives, économiques et politiques majeures. Les pertes lors des éditions 2018 et 2022 ont été estimées à 31,9 millions et 41,1 millions d’euros respectivement, et 2026 sera cruciale pour la renégociation des contrats sponsors.
Vers les barrages en mars 2026
Pour Gianluca Mancini et ses coéquipiers, chaque match est désormais une finale. Gattuso le confirme : « Le maillot est lourd, les matchs sont intenses, mais nous progressons. Nous savons ce que nous devons faire pour la suite. » Sauf surprise de la Norvège, l’Italie se prépare donc à disputer les deux tours de barrages en mars prochain : une demi-finale à domicile, puis une éventuelle finale sur terrain neutre, avec pour objectif ultime, un voyage vers l’Amérique et la Coupe du monde 2026.




