Après avoir franchi la première semaine grâce à un peu de chance, Ben Shelton découvre ce dimanche les huitièmes de finale à Roland-Garros, un stade qu’il a déjà atteint dans d’autres tournois du Grand Chelem. Avec quelques ajustements techniques, le jeune Américain a su gagner en confiance sur la terre battue, devenant ainsi un adversaire à ne pas sous-estimer.
Ben Shelton a débuté le tournoi par une victoire en cinq sets face à Lorenzo Sonego, avant de bénéficier du forfait de Hugo Gaston pour accéder au troisième tour. Il a ensuite battu Matteo Gigante, une belle révélation italienne issue des qualifications. Mais ce dimanche, il se prépare à affronter un tout autre calibre : Carlos Alcaraz, numéro 2 mondial et grand favori pour le titre aux côtés de Jannik Sinner.
Ce changement de niveau pourrait surprendre Shelton, plus habitué aux courts rapides de l’Open d’Australie ou de l’US Open qu’à la terre battue ocre qui tache les chaussures. Peut-être est-ce pour cela qu’il n’a pas bénéficié d’une place en night session pour son premier match en deuxième semaine à Paris. Les organisateurs ont préféré mettre en avant la rencontre entre Lorenzo Musetti et Holger Rune, promettant un duel plus équilibré.
Mais le défi plaît à Shelton, qui ne cache pas son enthousiasme : « J’ai hâte d’y être. Jouer une deuxième semaine en Grand Chelem n’est pas anodin », déclarait-il en conférence de presse après son succès au troisième tour, alors qu’Alcaraz s’échauffait sur le court Philippe-Chatrier. « Si Carlos gagne, affronter le tenant du titre en huitièmes sur le Central, ce sera une expérience et une opportunité vraiment cool. »
Carlos Alcaraz s’est également montré admiratif du niveau de Shelton, soulignant sa progression sur terre battue : « Chaque fois que nous nous sommes rencontrés (deux fois sur dur, avec deux victoires pour moi), nous avons joué de bons matchs. C’est un joueur très agressif, qui donne beaucoup d’énergie, et il s’améliore clairement sur terre battue. »
Ce compliment venant du numéro 2 mondial illustre les progrès réalisés par le joueur d’Atlanta, qui cette année a pris sa revanche en battant Lorenzo Sonego, qui l’avait éliminé au premier tour de Roland-Garros il y a deux ans. Shelton a expliqué son évolution : « Je travaille bien, j’ai arrêté de penser que je devais rester loin derrière la ligne de fond pour frapper fort et jouer la balle haute, comme le veut le style traditionnel sur terre battue. Maintenant, je peux jouer mon propre jeu et être efficace sur cette surface. »
Avec son style rapide, énergique et électrique, le jeu de Ben Shelton n’était pas toujours adapté à la terre battue. Mais aujourd’hui, il affirme se sentir plus performant, notamment depuis qu’il a compris qu’il n’avait pas besoin de renier ses forces pour remporter des matches au printemps : « Je gagne en vitesse, j’améliore mon adhérence, et je commence à retrouver un peu de mon meilleur tennis. J’aime bien me penser dangereux à ce niveau. »
À seulement 22 ans, Shelton prend confiance sur la surface qui lui posait le plus de difficultés en début de carrière. Il a déjà prouvé qu’il pouvait faire des étincelles quand il joue libéré. S’il n’est pas encore un spécialiste de la terre battue, il pourrait bien faire des surprises dès ce dimanche.