Contraint à l’abandon au troisième tour du Masters 1000 de Shanghai face au Néerlandais Talon Griekspoor, Jannik Sinner se prépare désormais à disputer le Six Kings Slam. Mais dans quel état physique ? Victime de crampes et visiblement éprouvé, le numéro 2 mondial a choisi de ménager ses efforts en vue du grand objectif de sa fin de saison : le Masters de Turin.
Des images marquantes à Shanghai
C’est un Sinner épuisé, le corps meurtri par la chaleur et l’humidité, que l’on avait quitté en Chine. Face à Griekspoor, l’Italien avait dû renoncer alors qu’il menait 6-7 [3], 7-5, 3-2, incapable de poursuivre à cause de crampes violentes et d’une douleur au genou. Une scène préoccupante à quelques semaines du Masters, alors que Sinner vise toujours la première place mondiale.
Il s’agissait seulement de son deuxième abandon de la saison. Le premier, en finale à Cincinnati, était lié à un virus, et non à une blessure. Remis sur pied, il avait ensuite atteint la finale de l’US Open, battu par Alcaraz. Déjà, à Wimbledon, il s’était blessé au coude avant de finalement remporter le tournoi — preuve de sa résistance, mais aussi de la fragilité de son corps après une saison dense.
Un calendrier surchargé
En Italie, la question agite les médias : Sinner ne devrait-il pas lever le pied ? Son agenda est pour le moins chargé : le tournoi-exhibition Six Kings Slam en Arabie saoudite, suivi de l’ATP 500 de Vienne, du Rolex Paris Masters, puis du Masters de Turin et, enfin, de la Coupe Davis à Bologne.
Un programme marathon pour celui qui a déjà tiré sur la corde à Pékin, où il s’était malgré tout imposé. Interrogé sur la densité du calendrier, Sinner avait reconnu la difficulté de tout enchaîner :
« À un moment, il faut faire des choix. Certains tournois sont obligatoires, mais au final, tu dois penser à ton corps et à ta tête. Cette année, j’ai déjà renoncé à Toronto et Montréal. Je continuerai à faire ce qui est le mieux pour moi. »
Des propos lucides, mais qui contrastent avec son engagement à ne rien annuler, même après Shanghai. Une prise de risque, alors que sa quête du trône mondial semble désormais compromise.
L’alerte du capitaine italien
Filippo Volandri, capitaine de la sélection italienne de Coupe Davis, s’est montré préoccupé :
« Contre Griekspoor, Sinner a souffert dans des conditions extrêmes. C’est une saison inhabituelle, les températures sont trop élevées, et de nombreux joueurs en pâtissent. En Chine, ils devraient envisager des tournois indoor, sinon beaucoup renonceront. »
Repos, précaution et récupération
Pour le moment, Sinner n’a pas modifié son programme officiel. Il a bien pris la direction de Riyad, où il doit entrer en lice mercredi au Six Kings Slam. L’événement, purement exhibition, n’offre aucun point ATP mais un jackpot colossal : 13,5 millions de dollars de dotation, avec un minimum de 1,5 million garanti par joueur. Outre Sinner, le tournoi réunit Novak Djokovic, Carlos Alcaraz, Stefanos Tsitsipas, Alexander Zverev et Taylor Fritz, le tout diffusé sur Netflix.
Même diminué, Sinner n’a pas voulu manquer ce rendez-vous prestigieux. Selon La Gazzetta dello Sport, il a toutefois pris soin de « ralentir le rythme » et d’alléger ses entraînements pour récupérer de l’énergie avant de s’envoler pour l’Arabie saoudite.
Il est accompagné de son entraîneur Simone Vagnozzi et de son nouveau kiné, Alejandro Resnicoff, chargé de surveiller de près son état physique :
« L’idée est de miser sur la prévention, éviter toute rechute et retrouver ses sensations avant la fin de saison », écrit le quotidien italien.
Un plan raisonnable, qui doit lui permettre de retrouver confiance sans brûler les étapes. Et si le Six Kings Slam peut aussi lui rapporter un joli chèque, il pourrait surtout servir de test grandeur nature avant les vrais enjeux de novembre.




