Pour la première fois de l’histoire, un quart de finale de Grand Chelem mettra aux prises deux Italiens. Un rendez-vous logique tant le tennis transalpin a progressé, produisant aujourd’hui certains des meilleurs joueurs du circuit. Ce mercredi, Lorenzo Musetti et Jannik Sinner s’affrontent en night session pour un duel opposant deux styles radicalement différents.
L’Italie risque de se lever tard jeudi matin, cernes au rendez-vous. Malgré les demandes des diffuseurs italiens, le match a été programmé en soirée, obligeant les fans à veiller jusqu’à trois heures du matin pour assister à ce premier quart de finale 100 % italien dans un Grand Chelem.
Jamais auparavant deux Italiens ne s’étaient rencontrés à ce stade de l’un des quatre plus grands tournois du monde. L’engouement est immense : dans un pays où le football et la Formule 1 dominent, le tennis s’impose peu à peu. Les journaux La Gazzetta dello Sport et Corriere dello Sport ont ainsi consacré de nombreuses pages à ce duel historique.
Face à cet engouement, la Fédération italienne espérait un petit geste des organisateurs. « Malheureusement, nous sommes victimes de notre succès. Le match entre Sinner et Musetti est non seulement le plus attendu par les Italiens, mais aussi par les Américains. Nous sommes trop forts et trop bons », plaisante Angelo Binaghi, président de la fédération.
Impossible de nier la puissance de Sinner, roi du tennis mondial depuis deux ans. À New York, il semble invincible, et il faudra un Musetti inspiré pour tenter de freiner la machine. « C’est le meilleur joueur du monde, donc c’est le plus grand défi possible. L’idée d’essayer de mettre fin à sa série incroyable me rend fou », confiait Musetti après sa victoire rapide face à Jaume Munar en quart de finale.
Si Sinner est la star incontestée, Musetti jouit lui d’une véritable popularité auprès du public italien. Séduisant et élégant, le joueur toscan fascine par son revers à une main et ses fameux « Musetti moments », ces instants suspendus où sa grâce illumine le court. Face au robot qu’est Sinner, Musetti incarne l’imprévisible, le feu contre la glace.
Surnommé « le Magnifique », Musetti a su se faire une place dans l’ombre de l’« Alien », mais il aura fort à faire mercredi. « Jannik ne nous retire pas de lumière, bien au contraire. Sa présence est une motivation pour tous. Voir un Italien à ce niveau inspire tout le mouvement », explique-t-il.
Les deux joueurs ne se sont affrontés que deux fois, la dernière en 2022, quand Sinner n’était pas encore au sommet et Musetti restait une promesse. « Quand on joue contre un autre Italien, le match est toujours un peu particulier. Lorenzo est un joueur extraordinaire et très talentueux. Il a traversé quelques difficultés cette saison, mais il est désormais en pleine forme. J’aime ces défis, et c’est fantastique pour le tennis italien qu’un joueur soit assuré d’atteindre les demi-finales d’un Grand Chelem. Cela semble normal aujourd’hui, mais c’est en réalité très difficile », souligne Sinner.
Une étape historique pour l’Italie, trois ans et demi après que la France ait elle-même connu la difficulté d’atteindre ce stade dans un Grand Chelem.




