À seulement 22 ans, Carlos Alcaraz continue de bousculer les codes du tennis moderne. En dominant Cameron Norrie ce mardi en quarts de finale de Wimbledon (6-2, 6-3, 6-3), l’Espagnol a signé sa 76ᵉ victoire en Grand Chelem. Un total qu’aucun des membres du « Big 3 » — Federer, Nadal ou Djokovic — n’avait atteint aussi tôt dans sa carrière.
Il ne dispute que son 18ᵉ tournoi majeur, et pourtant, Alcaraz se hisse déjà à la 3ᵉ place du classement des victoires en Grand Chelem à ce stade de carrière, juste derrière les légendes John McEnroe (81) et Björn Borg (78). Il devance même Rafael Nadal (75), Mats Wilander (68), Andre Agassi (60) ou encore Pete Sampras (58). Federer et Djokovic, eux, n’avaient respectivement que 39 et 52 succès au même moment.
Un rythme effréné
Alcaraz affiche un taux de réussite impressionnant : 76 victoires pour 12 défaites, soit 86 % de réussite, un pourcentage qu’il partage avec McEnroe et Borg sur leurs 18 premiers tournois. Un chiffre qui en dit long sur sa régularité et sa capacité à performer sur toutes les surfaces :
Open d’Australie : 11 victoires / 4 défaites
Roland-Garros : 25 victoires / 3 défaites
Wimbledon : 23 victoires / 2 défaites
US Open : 17 victoires / 3 défaites
Si Alcaraz parvient à soulever le trophée dimanche à Londres, il égalerait les 25 victoires qu’il compte déjà à Roland-Garros, tout en conservant un bilan presque parfait sur gazon.
Déjà parmi les plus grands
En matière de titres, Alcaraz a déjà rejoint McEnroe et Nadal avec cinq Grands Chelems remportés sur ses 18 premiers tournois. Seul Borg a fait mieux avec six. Federer et Djokovic, eux, n’en comptaient qu’un chacun à ce stade. Cela témoigne de l’incroyable précocité de l’Espagnol, mais aussi de la difficulté à maintenir un tel niveau sur le long terme.
Björn Borg, par exemple, a remporté 11 Majeurs sur ses 26 premiers tournois… mais a pris sa retraite à seulement 26 ans. À l’inverse, Djokovic et Federer ont bâti l’essentiel de leur légende après 30 ans. Le Serbe, notamment, a glané 12 Grands Chelems après ses 31 ans. Un record de longévité inégalé.
Le défi de durer
Carlos Alcaraz, coaché par Juan Carlos Ferrero, trace une trajectoire hors normes. Mais la vraie question désormais est celle de la longévité. A-t-il l’endurance mentale et physique pour rester au sommet pendant une décennie ou plus ? Résistera-t-il aux blessures et à l’érosion naturelle de la motivation ?
Le futur reste incertain, bien sûr. Mais une chose est déjà évidente : ce que le Murcien accomplit en début de carrière est tout simplement exceptionnel. Il appartient désormais à l’histoire du tennis… et n’a probablement encore montré qu’un aperçu de son potentiel.
