Jannik Sinner reste sur quatre victoires consécutives face à Novak Djokovic. Terre battue, dur, indoor… l’Italien a pris l’ascendant. Mais sur le gazon de Wimbledon, tout change. À la veille de leur demi-finale, rien n’est écrit. Le décor est différent, les corps un peu usés, et les esprits encore marqués.
Depuis le début du tournoi, Wimbledon a offert son lot de surprises, avant de laisser place à la logique : Sinner, Djokovic, Alcaraz et Fritz composent un carré final attendu. Dans ce tableau, l’opposition entre l’Italien et le Serbe est peut-être la plus intrigante. Un remake de leur affrontement à Roland-Garros, certes, mais sur une autre scène, où Djokovic redevient roi.
En effet, Novak s’est imposé face à Sinner ici en 2022 et 2023. Même si le numéro un mondial a grandi, affirmant se sentir « plus prêt » pour ce type de match, l’avantage psychologique reste à son adversaire sur ce terrain. D’autant que Wimbledon est le seul Majeur où Sinner n’a jamais atteint la finale.
Mais l’Italien traîne un doute. Celui laissé par cette finale perdue de justesse à Roland-Garros contre Alcaraz. A-t-il digéré ce coup dur ? Rien n’est moins sûr. Son match contre Dimitrov – qu’il n’a dû qu’à l’abandon du Bulgare – a soulevé des interrogations. Contre Djokovic, ce sera un test mental autant que physique.
Et justement, le physique est au cœur des incertitudes. Sinner souffre du coude, Djokovic du genou. À quel point ces pépins influenceront-ils leur performance ? Difficile à dire. Entre bluff et vérité, les deux hommes avancent masqués. L’incertitude ajoute au mystère, et rend le duel encore plus insaisissable.
Ce vendredi, c’est bien plus qu’une demi-finale de Grand Chelem : c’est une confrontation entre deux champions au sommet de leur jeu, mais dans le flou. Un choc aussi alléchant qu’imprévisible. Avec, on l’espère, le tennis comme seul juge.
